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John B. Root « On ne peut pas combattre le piratage »

John B. Root « On ne peut pas combattre le piratage »


La propagation de la gratuité sur le net désole le réalisateur qui se sent démuni pour combattre ce phénomène.




Comment voyez-vous la propagation des sites gratuits ?
C’est une catastrophe ! Et ils sont d’une insolence ahurissante. Ils pillent mes vidéos par exemple, ils les mettent en ligne et après ils m’envoient des e-mails en me disant : « M. B. Root, nous avons 12 vidéos de vous sur notre truc, vous devriez en profiter pour acheter de l’espace publicitaire chez nous ». Attends, ils sont ahurissants. Ils devraient être en taule pour contrefaçon, mais non, ils te proposent d’acheter de la pub chez eux ! Eux et le piratage, enfin le peer 2 peer, les torrents, ils sont la malédiction de la production. Ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Parce qu’ils tuent les producteurs, ils tuent les créateurs, ils tuent le métier et bientôt, ils seront obligés de reprendre les vieux trucs des années 80 parce qu’il n’y aura plus personne de vivant. C’est une vraie malédiction.

Ne peut-on rien reprocher aux consommateurs dans cette histoire ?
Si, c’est aussi le fait des consommateurs. Ils devraient être plus regardants. Moi je respecte ma bite quand je me branle. Se branler sur du contenu gratuit bas de gamme genre « tiens j’ai envie de voir une sodomie et la première qui passe gratuite sur un tube, je me branle dessus » ça ne s’appelle pas se respecter ça, ni respecter sa sexualité. Heureusement qu’il reste des consommateurs qui cherchent des choses qui leur ressemblent, et qu’ils aiment. Parce que le tube, c’est de la merde, il faut être bien clair. C’est le Leclerc de la sexualité. Des produits bas de gamme étalés les uns à côté des autres. Il n’y a aucune recherche, aucune signature, c’est le niveau zéro de la pornographie. Et si la pornographie devait ressembler à ça, ça fait longtemps que j’aurais arrêté.

« Ils ne se sentent pas coupables de télécharger gratos »

Peut-on faire évoluer ce comportement ?
Oui, il faut en parler. J’essaye toujours de dire « ne faites pas ça les gars, parce que vous me tuez ». Mais ceux qui meurent en premier, ce sont ceux qui ont une image pas trop forte. Ceux qui font du gonzo à la française, interchangeable. On a toujours l’impression de voir la même scène. Ceux-là, ils se font manger par les tubes parce qu’ils offrent finalement la même chose que les tubes, mais moins abondamment. Les gens qui vont sur les tubes ils ne voient pas la différence. Si t’offres quelque chose de différent, je ne sais pas Montre-moi du Rose par exemple, c’est un truc qu’on ne trouvera pas sur les tubes. Les gens viennent chez moi pour le consommer parce qu’on ne le trouve pas ailleurs. Ou du gonzo comme je le fais sur explicite-art.com. À part les quelques vidéos qui sont piratées et qu’on trouve sur les tubes, heureusement on ne trouve pas les 1150, les autres sont en exclusivité sur mon site. Et il y a des gens qui voient la différence et qui s’abonnent. Mais il faut pour ça avoir une image forte. Mais il ne faut jamais baisser la garde sur la qualité de ce qu’on propose.

Ne peut-on pas identifier deux profils de consommateurs, l’occasionnel qui va télécharger et le véritable aficionado qui va davantage payer ?
Moi je dirais que neuf surfeurs qui cherchent du cul sur dix sont là juste pour se branler rapidement et ils s’en tapent. En plus, ils pensent que les producteurs de X sont riches et ils ne sentent absolument pas coupables de télécharger gratos. Et ça, ça fait un tort considérable. Je le vois autour de moi, ils sont tous en train de fermer.

Peut-on combattre la propagation de la gratuité ?
On ne peut pas la combattre. C’est pas la peine. Le seul moyen, c’est d’exister fortement en ayant une production qui ne ressemble pas à cette production là. C'est-à-dire en ayant une signature, un savoir-faire, une image différente. Mais comme on ne peut pas combattre le piratage. Ça c’est une horreur. Moi je dépense beaucoup d’argent pour faire mes films, je les fais avec amour et quand le film passe sur Canal, on a fait des tests, le lendemain, il y a des milliers de copies pirates qui circulent en torrent. On en a mis un une fois en torrent avec un compteur pour voir : 10 000 téléchargements. Moi je vends 300 DVD… C’est une horreur. Ils ne se rendent pas compte les consommateurs qu’en piratant, c’est comme entrer dans une boulangerie et prendre le pain sans payer. Moi j’ai à peu près le chiffre d’affaires d’une boulangerie de quartier. Je ne peux pas me permettre de donner les pains, parce que j’achète la farine.

« Ne pas transiger sur la qualité »

Et le système de DRM peut-il obliger les gens à s’abonner ?
Les gens n’aiment pas ça… Et puis c’est lourd. Moi sur mon site, je dis même pendant la visite qu’il n’y a pas de DRM. Parce qu’ils n’aiment pas les visiteurs. Quand tu n’es plus abonné au site, tu ne peux plus lire la vidéo. Ils détestent ça. En anglais, quand on parle du comportement des surfeurs, on dit seek and collect, je cherche et je remplis mon disque avec. Quitte à pas le regarder. Ils collectionnent, ils mettent tout sur leur disque. Et après, le soir, ils regardent ce qu’il y a dans le dossier. Ils aspirent. Et si jamais ils voient sur un site qu’il y a des DRM, ils n’y vont pas.

Vous disiez que les films scénarisés comme Monte-moi du Rose ne se retrouvent pas sur les tubes. S’agit-il d’un filon à approfondir ?
Je ne suis pas sûr qu’Internet soit le bon vecteur pour un film de 90 minutes. Chez moi, c’est un bonus. Je le donne aux membres. Ils sont membres, ils ont le temps un soir, ils regardent le film. Mais ce qu’ils viennent chercher chez moi, comme sur la plupart des sites adultes, ce sont des scènes plus courtes. Du gonzo. Du gonzo hard, du gonzo soft et de la photo. Parce que c’est plus pratique à manipuler sur le web et puis quand tu veux une branlette, tu ne vas pas attendre 90 minutes pour éjaculer. Les films, c’est plus dans le salon qu’on les regarde. Sur Internet on est assis à un bureau, il faut des trucs plus courts. Donc moi je produis beaucoup plus de trucs courts que de gros films. Les gros films ça sert à faire avancer la marque, parce que ça me rend célèbre, parce que ça passe sur Canal. Ça sert à me payer des droits d’auteur, ce qui est important, quand ça passe sur Canal, et puis c’est tout. Mais sur Internet, ce n’est pas vraiment la locomotive. Là, c’est plutôt les scènes courtes. Moi j’ai des scènes de 15-20 minutes. C’est ça que les gens cherchent.

C’est donc le modèle à développer pour réussir sur le Web ?
Mon modèle il est simple. Aujourd’hui si je devais grossir, ce serait un peu comme Reality Kings. C'est-à-dire que pour un abonnement de 29€95, t’es alimenté chaque jour avec une super scène de gonzo de 25 minutes, voire deux, plus les photos qui vont avec. Là t’es heureux quand t’es membre. Plus t’as toutes les archives. Moi c’est le modèle que je voudrais reproduire chez moi. J’y suis presque, mais pas tout à fait parce que je propose un jour la vidéo de la scène, un jour les photos. Pour présenter les deux, il faudrait que je double ma cadence de production, ce qu’économiquement je ne peux pas faire. Mais j’ai des conversations, j’aimerais réussir à atteindre ce seuil là. Le jour où vraiment je peux proposer une vidéo exclusive de 20 minutes plus les photos qui vont avec, là je suis le roi du pétrole. Donc travailler en atelier et puis faire grossir le système. Et ne pas transiger sur la qualité de ce qu’on propose. Il faut garder le même standard de qualité. Là j’aurais gagné. Je ne suis pas loin, mais il faut encore un petit effort.